1822-1899

Le triomphe de la peinture animalière

Artiste peintre spécialisée dans les scènes de genre avec des animaux et la peinture animalière. Elle obtient à 30 ans une renommée mondiale et sera la première femme artiste à être nommée chevalier puis officier dans l'Ordre de la Légion d'honneur. Elle est une pionnière à plusieurs titres : légion d'honneur, accès à la grande peinture, stratégie commerciale et compréhension du marché de l'art.
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I ssue d'une famille d'artistes, Rosa passe une enfance heureuse entre la ville de Bordeaux et le domaine de Quinsac.
La mère de Rosa, Sophie Marquis, est née de père inconnu. Elle est adoptée par Jean-Baptiste Dublan de Lahet, riche commerçant bordelais. Grâce à ce tuteur fortuné, elle aura une excellente éducation et épousera son professeur de dessin Raymond Bonheur. Avec ses deux jeunes frères, Auguste et Isidore, Rosa passe de longs séjours au château Grimont à Quinsac, où elle se comporte en véritable garçon manqué. Elle suit les enfants de son tuteur à la chasse et n'hésite pas à se bagarrer avec ses camarades de classe. En 1830, la famille s'installe à Paris et sa petite soeur Juliette vient compléter la famille.

    Le Marché aux chevaux lui apporte une reconnaissance internationale.

  • Après la mort de sa mère, en 1833, Rosa Bonheur reçoit une instruction à l'école élémentaire, puis est mise en apprentissage comme couturière, et enfin en pension. Son père finit par la prendre dans son atelier, où se révèlent ses aptitudes. En 1839, elle commence à étudier les animaux, qui deviendront sa spécialité. Elle expose pour la première fois à l'âge de 19 ans au Salon de peinture et de sculpture de la ville de Paris, et obtient ses premières médailles. Avec son Marché aux chevaux, en 1853, Rosa Bonheur obtient la notoriété. À une époque où des polémiques opposent sans cesse romantiques et classiques, son tableau « a le rare et singulier privilège de ne soulever que des éloges dans tous les camps. Exposé aux États-Unis, il est finalement acquis par un Américain pour l'énorme somme de 268 500 francs-or, avant d'être offert au Metropolitan Museum of Art de New-York. [Crédit image © La Foire aux chevaux, Pinterest]
    “Nous avons toujours professé une sincère estime pour le talent de mademoiselle Rosa Bonheur, avec elle, il n'y a pas besoin de galanterie ; elle fait de l'art sérieusement, et on peut la traiter en homme. La peinture n'est pas pour elle une variété de broderie au petit point. ”
    Théophile Gautier

  • Sa vie privée

  • Au cours de ses années de jeunesse à la campagne, au château Grimont à Quinsac, Rosa Bonheur a la réputation d'être un garçon manqué, réputation qui la suivra toute sa vie et qu'elle ne cherchera pas à faire mentir, portant les cheveux courts et fumant des cigares. Considérée comme homosexuelle, ce qu'elle a toujours réfuté, elle a vécu avec deux femmes. Nathalie Micas, rencontrée en 1837 (Rosa avait quatorze ans et Nathalie douze), qui deviendra peintre comme elle et dont elle ne sera séparée qu'à la mort de cette dernière en 1889. L'autre, après le décès de Nathalie Micas, en la personne de l'Américaine Anna Klumpke, également artiste-peintre qu'elle connut à l'automne 1889 et qu'elle reverra à plusieurs reprises. Elle vint vivre avec elle à By en juin 1898 pour faire son portrait et écrire ses mémoires. À la demande de Rosa Bonheur, elle y restera et deviendra sa légataire universelle. Comme toutes les femmes de son temps, depuis une ordonnance datant de novembre 1800, Rosa Bonheur devait demander une permission de travestissement, renouvelable tous les six mois auprès de la préfecture de Paris, pour pouvoir porter des pantalons dans le but de fréquenter les foires aux bestiaux. [Crédit image © Nathalie Micas et Rosa Bonheur, Pinterest]









    Carrière et accueil critique
  • La carrière de Rosa Bonheur s'est déroulée à l'écart des courants artistiques. Ne s'associant à aucun des courants modernes successifs, romantiques, réalistes et impressionnistes, et bénéficiant toujours d'une clientèle fortunée, dont elle ne rechigne pas à faire le portrait des animaux de compagnie, elle a été associée à un courant conservateur, « bourgeois », auquel ces courants se sont tour à tour opposés. Elle accède à la grande peinture malgré toutes les barrières dévolues aux femmes avec son tableau Le Labourage nivernais en 1849, par le thème, la taille et la composition. Cette œuvre fait référence à la peinture hollandaise et à La Mare au diable de George Sand. Elle est la première personne dans l'histoire de la peinture qui voit le marché de l'art spéculer sur ses tableaux de son vivant. Le modernisme répudiera son genre de peinture. Paul Cézanne la décrira comme "un excellent sous-ordre". Cependant, à la fin du XXème siècle, plusieurs auteurs publient de nouvelles biographies de Rosa Bonheur fondées sur le caractère exceptionnel de sa vie en tant que femme. Ces ouvrages lui valent un renouveau de notoriété, alors qu'on juge ses réalisations artistiques confiner au kitsch ou au mièvre. Le Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, organise en 1997, la première exposition rétrospective depuis la mort de l'artiste. [Crédit image © Labourage dans le Nivernais, Pinterest.com]

    Anna Klumpke entretient la mémoire de l'artiste en publiant une biographie de Rosa Bonheur. Anna Klumpke crée également un prix Rosa Bonheur à la Société des artistes français.